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Sarah M. le design d'espace

13 mars 2012

un objet que j'affectionne - Twingo - 130 x 70 cm

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Voici un travail proposé en expression plastique fondamentale (EPF), sur la représentation d'un objet choisi, dont la valeur affective dépasse la valeur commerciale.
Joint à l'outil pictural, nous devions réaliser un texte, expliquant le choix de l'objet et les choix de représentation plastique, dont voici un extrait :

Pourquoi une bande dessinée, dans le style Comics ? Parce qu’on dirait une super héroïne, avec une combinaison rouge et verte ; et puis elle a des supers pouvoirs : elle peut aller à 130 km par heure (bon ok, non sans râler un peu…), elle est costaude, elle me protège, me réchauffe, et elle double même des gros camions ! Moi, en échange, je la chouchoute, je l’alimente, et je lui tiens compagnie. En plus, c’est exactement le genre de voiture que, petite, je me figurais avoir plus tard. On dirait un jouet. Si elle était toute petite, je la rangerais sur l’étagère, à côté des Comics.

 

 Elle a deux grands yeux ronds en guise de phares, comme une bouche à la place du pare-chocs et un nez de la forme du sigle Renault. Elle est courte sur « pattes », ce qui donne un air de démesure à ses pneus. Ses proportions font sourire ; moi, elles m’attendrissent. Elle est rouge comme une coccinelle, ou un coquelicot. D’ailleurs, il y a du vert d’eau à l’intérieur, et l’ensemble me fait penser à une coccinelle dans l’herbe ou à un coquelicot en fleur.

Elle roule toujours, malgré son grand âge (19 ans !), et plutôt bien en plus. Je ne doute plus de ses capacités, après avoir effectué deux allers retours La Roche Sur Yon – Roubaix. Dix heures de route, avec toutes les affaires pour mon logement en charge ! Je ne pouvais que lui être reconnaissante de ne m’avoir pas lâchée en cours de route. Et quel réconfort, quand on est seule, dans un lieu inconnu, à des centaines de kilomètres de chez soi, de pouvoir boire un café à l’abri, « dans ses bras ». C’était comme une petite maison sur roues, je me sentais en sécurité et je profitais en même temps de mon indépendance nouvelle. J’étais fière et de moi, et d’elle.

Aussi, elle m’a connue dans d’autres états d’esprits, moins reluisants… Colère, tristesse, peine. Parfois, j’attends d’être installée et de démarrer pour évacuer les choses et les pensées douloureuses. Je lui parle. Elle ne répond pas, mais me réchauffe, me montre des paysages doux, sucrés et chauds, qui m’apaisent.

Je sais qu’un jour pourtant elle ne pourra plus rouler avec moi. Et alors, m’en défaire ? Pour qu’elle aille à la casse ? Avec quelqu’un d’autre ? C’est tout ce que je lui donnerai, en guise de remerciement ? Ça me fait de la peine, rien que de l’envisager… Alors, plus tard, je l’imagine dans un jardin, mon jardin, immobilisée, aménagée, servant de sanctuaire magique pour moi, mes enfants peut-être. De la végétation courra autour d’elle, du lierre caressera sa toiture, un vieux chêne lui servira de compagnon et découpera joliment la lumière qui se déposera sur elle. Et bien sûr, tout autour d’elle, un tapis de coquelicots en fleur…

 

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